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La LIASSE n°2 L’école

http://getaway.eu.org/IMG/pdf/liasse-2-ecole_web.pdf

Un constat : les lieux d’enseignement se carcéralisent, les contraintes sur les enfants et les adultes qui y travaillent sont de plus en plus fortes, les objectifs de l’enseignement sont maintenant clairement définis comme l’amélioration de l’employabilité des élèves, les moyens proposés aux établissements scolaires diminuent chaque année, même dans les textes il n’y a plus d’égalité scolaire, en un mot, comme l’a clairement énoncé Sarkozy dans sa Lettre aux Educateurs (voir p.6), l’enfant n’est plus au centre de l‘école.

Le centre de l’école est réservé aux savoirs et surtout au savoir être, c’est à dire à la discipline, à l’employabilité vérifiée par la validation des compétences, à l’autorité du maître enfin restaurée, et au contrôle de tous qui permet de faire tenir ce dispositif puisqu’on ne compte plus vraiment sur le désir et le plaisir d’apprendre.

Face à cette situation : mis à part quelques salvateurs charivari de lycéens (très semblables en bien des points à la grève anglaise des écoliers voir pp.8-17) et les grèves catégorielles des enseignants, trop peu de pratiques et d’énoncés critiques ou subversifs circulent (on peut citer la mobilisation des enseignants du premier degré contre le fichage des enfants dans Base Élève).

Tout le monde craque dans l’école mais l’institution tient bon et s’apprête à subir une nouvelle rénovation parce qu’elle n’est plus attaquée ni de l’intérieur, ni de l’extérieur.

Du coup, tout est possible : sont prévus en vrac le retour de la morale en primaire, l’augmentation du nombre d’enfant par animateur, la mise au pas de tous ceux qui refusaient encore de ficher les enfants, donc l’établissement d’un fichier complet et fonctionnel, le recrutement des enseignants par les chefs d’établissements, leur notation en fonction de la réussite de leurs élèves, le livret Personnel de Compétence qui accompagne les enfants « de la maternelle à leur insertion dans le marché de l’emploi ».

Pourtant on sait tous qu’il a existé des outils pour analyser, critiquer, transformer ou détruire l’école. On sait aussi que c’est tout ce que ces outils ont permis de critiquer et de transformer dans l’école qui est en train de reprendre sa forme initiale, comme un ressort assez puissant pour se retendre malgré la torsion.

La proposition serait, pour rouvrir les espaces et rencontres et de réflexion qui manquent, de retrouver ces outils et de les remettre en fonctionnement face à la situation actuelle.

Repartir des situations concrètes vécues par chacun, enseignants, parents, enfants, assistants d’éducation, animateurs, AVS, etc… dans le bout de l’école qu’il fréquente et faire de ce groupe un lieu d’analyse de ce qui se passe dans l’école, trouver les énoncés et les pratiques adaptés à ce qui y circule ou au contraire n’y circule pas.

Cette liasse d’extraits de textes est une proposition minimale et non exhaustive pour ouvrir la question, et pour se mettre en position de répondre, peut-être, 55 ans plus tard, à l’appel de Fernand Oury reproduit en page 2.

Source : archives gateway

Category: La liasse

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